Le festin du lézard
Antigone 14 Editions – 2016
Imaginez une immense maison bourgeoise de trois étages. Toutes les portes sont fermées à clé. Isabelle erre dans les couloirs, se cache, observe. Elle passe ses journées à tenter de maîtriser la peur que lui inspire sa mère, objet de toute sa haine. Elle livre ses questionnements, ses doutes et ses douleurs à son seul ami, Léo.
Qui est Isabelle, cette jeune femme anéantie ? Qui est sa mère, indifférente et cruelle ? Qui est Léo, qui écoute sans jamais répondre, qui apaise sans jamais caresser ?
Le festin du lézard, premier roman de Florence Herrlemann, est un long monologue amer. Un vomissement continu de haine et de souffrance. Le lecteur ne peut qu’être irrité, dérangé même, par le mélange de violence et de statisme qui se dégage de cet ouvrage. L’écriture de Florence Herrlemann y est pour beaucoup. Dans un langage soutenu ponctué de violence, l’auteur distille au compte-gouttes les éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue. Quelques longueurs peut-être, mais le résultat est d’une grande beauté littéraire.
Ressentez-vous la menace, Léo ? Etant donné le bruit épouvantable que font ses pas dans l’escalier, je la sens décidée à venir nous rendre une petite visite. Je sais que je vais avoir peur, d’ailleurs j’ai peur. Je sais que je ne vais rien pouvoir faire. D’ailleurs, je ne suis plus en mesure de bouger.
Je mesure l’horreur qui nous attend.