Lilie-Miracle
L’Astre Bleu Editions – 2017
Lilie 5 ans et Ester 11 ans sont filles de divorcés. Leurs parents ont préféré les laisser en garde chez la grand-mère plutôt que de les assumer. La mère vit à Paris, le père a acheté un restaurant à Moulleau, au bord de l’océan Atlantique. Le sentiment d’abandon est si fort chez les deux fillettes qu’elles décident un beau jour de quitter leur grand-mère près de Besançon pour rejoindre Moulleau et ramener leur père à Paris.
Martial Victorain embarque le lecteur dans un tourbillon d’humanité, comme dans chacun de ses romans. Après le monde des maisons de retraite (Fernand, un arc en ciel sous la lune, L’Astre Bleu Editions 2015) et celui des hommes d’affaires surbookés (L’homme en équilibre, Editions Paul&Mike, 2015), il s’attaque à la pureté de l’enfance. Pari difficile, tant le sujet a été rabâché. Il faut posséder la poésie de Martial Victorain pour pouvoir traiter ce sujet avec brio.
Roman initiatique, concentré de rêves, joyau de spontanéité, Lilie-Miracle est un remède garanti pour tous les névrosés résistants aux bienfaits de la méditation.
Quels sont les besoins de l’enfance ? L’auteur les résume en trois mots : amour, magie et temps. C’est le socle sur lequel tout être devrait se construire. Les parents qui n’ont pas compris ces fondamentaux sont assurés de transformer leurs petits en futurs adultes hyperactifs. C’est donc un plaidoyer pour l’enfance dans toute sa pureté que livre Martial Victorain, et ça marche. J’ai revisité certains de mes préceptes éducatifs plus d’une fois pendant ma lecture.
Laissez-vous emporter par les rêves d’Ester et de Lilie. Accompagnez-les dans leur quête. Il y a certes quelques longueurs dans le roman ; les flash-backs en particulier auraient pu être réduits. Mais l’ensemble est un véritable régal de lecture. Lilie-Miracle est une bouffée d’oxygène pour nous tous, pauvres adultes, qui passons notre vie à courir après le temps.
D’abord elle se mordait les lèvres et le bout de son nez commençait à la picoter. C’est en tout cas ce qu’elle m’avait expliqué. Ensuite elle se mettait à renifler. Doucement d’abord puis de plus en plus fort. Son petit museau se mettait à gouter. L’écoulement ressemblait à celui d’un bec de robinet qui ne ferme plus, ou bien mal : flip-flop, flip-flop, flip-flop… Le fond de l’iris se voilait et les premières vagues pointaient sous ses paupières. Soudain, d’un coup d’un seul, suivant la mécanique très précise des fluides, Lilie ouvrait grand les vannes et le tsunami déferlait.
=> Quelques mots sur l’auteur Martial Victorain
Un grand merci à Agnès Karinthi pour cette très juste, très fine et très émouvante chronique.
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Avec plaisir, Martial !
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