19 mars 2017 – Salon du Livre de Nantua 2017

Une semaine après mon premier bain de foule, me voici à nouveau derrière une table, dans une salle double de celle de Garnerans puisque soixante-dix auteurs sont attendus aujourd’hui. Éliane et Henri, mes éditeurs de l’Astre Bleu sont présents, tout comme Martial Victorain, auteur ; je ne suis pas lâchée seule dans la nature, pas encore. Ouf ! La famille n’est pas au complet, mais les inscrits sont regroupés. Petite unité qui fait chaud au cœur.

En amont du salon…

Un grand merci aux organisateurs et à la Médiathèque de Nantua pour toute l’organisation !

L’esprit du salon est en harmonie avec ma philosophie de vie. Éric Mériau, un poète lyonnais, a besoin d’un chauffeur pour l’emmener à Nantua. Les organisateurs lui donnent mes coordonnées, pour le cas où je pourrais le covoiturer. Si je peux ? Un grand oui tout de suite ! J’aime le partage, j’aime les échanges. Ce matin, je suis donc allé chercher mon nouvel ami à son domicile et nous avons eu le plaisir de faire la route ensemble. Nous évoquons nos passions, nos écrits, notre métier (celui qui nous fait vivre, disons). Comme Éric est intarissable et que je suis bavarde, nous atteignons le lac de Nantua à la vitesse de la lumière. L’Espace André Malraux n’est plus qu’à quelques centaines de mètres.

Mon souci principal en déchargeant la voiture est de savoir si je sors mes appartements en trois dimensions ou pas. Son attrait auprès des enfants n’est plus à prouver après le Salon du livre Garnerans 2017, mais Quatorze appartements s’adresse aux adultes ! J’hésite. C’est l’observation des autres stands qui me décide : la plupart de mes coauteurs sont plus expérimentés que moi. Avec mon unique roman, je fais piètre figure. Je dois meubler mon espace ; je sors donc la maison. Un peu de Patafix s’impose pour redresser une chaise, fixer le tapis, positionner un personnage à l’emplacement d’origine. Ma trousse de réparation est dans le sac à dos. Je gère.

Je termine mon installation vers 9 h 35, dans une salle encore relativement vide. Éliane et Henri arrivent vers 9 h 45. Bisous de bienvenue, inspection des lieux. Je me suis placée où ? Je montre fièrement mon aménagement. Henri fait la moue. En pro des salons, il sait, lui, que j’ai été installée dans un virage et que ce n’est pas bon. « Les gens regardent toujours leur droite. Il y a un grand alignement de tables en face de toi et au milieu d’elles, le stand d’une libraire dynamique. Les gens ne vont pas s’arrêter chez toi. Tu dois te déplacer. » Et il me désigne une table vacante à sa gauche. Ah, l’expérience ! L’emplacement ne semble attendre que mes appartements. Je prends mes affaires et je déménage.

C’est parti !

10 h 15. Première visite. Une femme attirée par l’immeuble en carton s’arrête pour l’observer. « Pas mal ! » Sourire sympathique et elle poursuit son chemin. Je dois vraiment trouver une astuce pour assurer une transition entre la maison et le roman. Ou alors, écrire douze romans dans les mois qui viennent et remiser la maison au placard tout en remplissant mon espace.

10 h 30. Première dédicace, premier fou rire avec les éditeurs. Je crois un instant que la lectrice part avec mon ouvrage sans avoir payé. Ce n’est pas vrai, bien sûr, mais dans l’émotion du moment, je n’ai rien vu des transactions financières. Pour un peu, je la rattrapais par la manche de son pull et lui faisais les gros yeux. Je me suis arrêtée à temps !

Brèves de comptoir

Mon objectif ici n’est pas de faire un compte-rendu détaillé. Je vais plutôt relater les quelques événements qui m’ont marquée au cours de cette journée riche en échanges.

Une femme me raconte une expérience de voisinage toute récente et douloureuse. Sa tante vient de décéder d’un AVC. Son attaque a eu lieu au cours d’une nuit, la semaine dernière. Aucun voisin ne s’est inquiété le lendemain de ne pas voir ses volets s’ouvrir comme d’habitude. La nièce, seule, s’est alarmée le surlendemain comme la vieille dame ne décrochait pas son téléphone. Trop tard. Vous imaginez bien que cette lectrice est particulièrement sensible aujourd’hui à la thématique de solidarité traitée dans Quatorze appartements et qu’elle est repartie avec les aventures de Véronique dans son sac.

Une autre personne passe d’abord au stand où Henri présente l’ensemble des ouvrages de L’Astre Bleu. Elle s’arrête ensuite face à Martial puis devant moi. Nous discutons, elle achète. Avant de partir, elle fait un clin d’œil à Henri « Elle a plus d’arguments que vous ! ». Fou rire, salutations, vœux de belle lecture. Le visiteur d’après est convaincu, au contraire, par les arguments de l’éditeur. On n’est jamais trop de deux pour présenter les mérites d’une création !

Un homme s’arrête. Je lui vends les qualités du roman. Il place aussitôt les mains devant lui, sur la défensive ; me stoppe dans mon élan publicitaire. « Je ne lis jamais ! » Ah bon ? Je regarde autour de lui. Pas d’enfants (sinon ma maison serait prise d’assaut). Pas d’autre adulte à proximité immédiate. Je n’ai pas besoin de le questionner, il s’explique de lui-même. « Je suis poète. J’aime venir dans les salons pour offrir mes textes. » Et le voilà qui pose une chemise rouge sur ma table, l’ouvre et en sort toute une série de productions qu’il me présente. Il m’en offre quelques-unes. Comme il m’y autorise, j’en reproduis ici deux différentes et j’en profite pour remercier leur créateur, Laurent Benzacken.

Une institutrice est en extase devant la maison de Playmobils. « Il faut que j’en construise une avec mes élèves ! Je peux la prendre en photo ? » J’accepte volontiers, mais en contrepartie je lui tends le livre et lui demande de lire la quatrième de couverture. Nous ne sommes pas dans un musée du jouet, tout de même ! Elle s’exécute avec grâce. Elle n’achète pas, mais je tiens là mon argumentaire pour accrocher les parents qui ne font que suivre leurs enfants. Le prix à payer, désormais, pour admirer mon immeuble ? Prendre deux minutes pour découvrir la présentation du roman. N’est-ce pas raisonnable ?

Une magnifique surprise m’attend en milieu de journée. Des amis chers, Raphaëlle et Pierre, surgissent soudain devant moi tout sourire. Ils sont venus de Lyon exprès. Je suis tout émue. Nous allons au bar boire un café. Ils ne font vraiment que l’aller-retour (en décapotable, s’il vous plait). Visite du stand. Éliane prend volontiers quelques photos pour immortaliser l’instant. Ils repartent en laissant un rayon de soleil dans mon cœur.

Vers 15 h, le salon se remplit. Des gens passent, semblent intéressés, s’éloignent, car ils arrivent juste et souhaitent se faire une première idée de tous les livres avant de choisir. Certains reviennent. Chouette !

Un homme s’arrête, visiblement ennuyé, à notre stand. Quelqu’un aurait-il du scotch ? Ses lunettes sont cassées, il ne veut pas perdre la petite vis. Henri cherche. Pas de scotch. L’homme ne sait pas quoi faire. Brusquement, une lumière s’allume dans ma tête. Et la Patafix ? Je propose ma solution, il l’accepte tout de suite. Il prend un bout de pâte et me réclame en sus une feuille blanche. Je n’en ai pas, je n’ai que mon cahier. « Je ferai avec. Passez-le-moi. » J’obtempère, sans bien en saisir la raison. Lorsqu’il s’est éloigné, Éliane me glisse à l’oreille. « C’est Roger Brunel ! » Mon regard doit être particulièrement éloquent, parce qu’elle poursuit son explication. « Tu sais, le célèbre dessinateur de BD humoristiques ! C’est un des invités phares du salon. » Vous l’aurez sans doute compris, ce monsieur m’est totalement inconnu… Depuis je me suis renseignée sur internet. Né en 1944, Roger Brunel est auteur de bandes dessinées et s’est spécialisé dans les pastiches humoristico-érotiques et les albums de dessins d’humour sur des thèmes de société. Il a obtenu le Grand Prix Saint-Michel en 1981 à Bruxelles pour ses Pastiches. Merci Wikipédia. Sur la feuille de mon bloc, il m’a dédicacé un beau visage féminin. Il m’autorise à le reproduire dans mon compte-rendu de salon, le voici donc.

Fin de journée

La journée tire à sa fin. Denier lecteur, dernière dédicace, juste avant la fermeture. Je suis fatiguée. Je rejoins Éric Mériau et nous rentrons sur Lyon.

Merci pour votre patience !

2 réflexions sur “19 mars 2017 – Salon du Livre de Nantua 2017

  1. Encore une belle expérience ! Je t’en souhaite des centaines d’autres au moins aussi belles (si ce n’est plus !) Je me disais bien que j’avais reconnue Raphaëlle derrière toi !!
    Repose-toi bien après toutes ces émotions, des bisous.
    Nath

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