L’homme en équilibre
Paul & Mike – 2015
Simon est un homme d’affaires redoutable. Président de la SILIC, entreprise cotée en bourse, tout lui sourit. Il a une maîtresse irlandaise divine, une immense maison sur une des collines de Lyon, des serviteurs, un chauffeur. Il vit loin des « hommes-rats », tous ces gens qu’il voit s’engouffrer quotidiennement dans les bouches de métro et qu’il méprise. Rien ne peut enrayer sa réussite. Rien, sauf un accident de voiture dont il réchappe miraculeusement, entier mais aveugle. Il vit deux ans d’enfer avant que son statut d’homme fortuné lui permette d’accéder à une greffe oculaire révolutionnaire et de recouvrer la vue. Oui, mais Simon ouvre les yeux sur un monde qui lui est entièrement inconnu. Oubli ou effet secondaire de l’opération ?
L’homme en équilibre oscille entre noirceur et optimisme. Martial Victorain, que l’on connaissait empli d’humanisme dans Fernand – Un arc-en-ciel sous la lune, signe ici un roman sombre dans lequel il pose des questions qui dérangent. De quel degré d’équilibre l’homme a-t-il besoin pour se satisfaire ? Et pour s’insérer dans l’humanité ? Pour transmettre la terre dont il a hérité ?
A travers la lente prise de conscience de Simon, Martial Victorain appelle tous les humains à s’interroger sur la trace qu’ils laissent sur terre. En cela, le lecteur retrouve avec bonheur le créateur de Fernand, le héros des maisons de retraite. Si le message est plus subtil, plus profond dans L’homme en équilibre, en revanche on retrouve le même style d’écriture tout en rondeur, des mots simples parsemés de tournures plus alambiquées.
L’homme en équilibre n’est pas un roman que j’oublierai facilement. Amis lecteurs, respirez lentement et ne cédez pas à la claustrophobie, vous serez récompensés pour votre persévérance.