Un crocodile sur un banc de sable

Elizabeth Peters

Traduction de l’anglais (Etats-Unis) : Louis de Pierrefeu

Un crocodile sur un banc de sable

Le livre de poche – 1999

 

Bonheur du lâcher-prise et des lectures fraîches ! Je suis pourtant sévère sur ce genre et ce n’est pas peu dire. Des romans « feel good » sans fond, très peu pour moi. Un crocodile sur un banc de sable correspond au genre et à mes exigences. Un régal.

A la fin du XIX° siècle, Amelia Peabody est Anglaise, fille d’un professeur Tournesol qui a la riche idée de décéder en laissant à sa fille une somme rondelette. Assez pour lui permettre de voyager à son aise. A Rome, elle sauve une exquise jeune compatriote de l’opprobre générale et l’engage comme femme de compagnie. Les deux femmes quittent l’Italie pour l’Egypte, sans savoir qu’elles vont au-devant d’étranges aventures, comme de braver une momie qui tente de dissuader des archéologues de poursuivre leurs fouilles dans le site d’El-Amarna, tombeau du pharaon hérétique Akhenaton.

Elizabeth Peters, pourtant Américaine, a écrit ce premier roman d’une longue série dans un style tout à fait british. Les personnages sont truculents, leurs dialogues vifs et cocasses. Ah, quel régal que les échanges entre la vive Amelia et le sombre Radcliffe ! Le lecteur devine la valse amoureuse derrière les joutes verbales, pour son plus grand plaisir !

En parallèle et presque mine de rien, la romancière aborde des sujets de fond d’importance. Le pillage des trésors d’Egypte antique en est un. Comment l’empêcher ? Comment protéger les découvertes des collectionneurs et des marchands d’art ? Sur cette question, Elizabeth Peters est assez fataliste. Les dégâts sont tels à l’époque de l’écriture de ce récit (1975) qu’elle sait évoquer une plaie que les autorités n’ont pas pu enrayer. Spécialiste d’égyptologie, elle regrette l’impossibilité de dater des vestiges retrouvés dans des collections privées ou des boutiques, qui conduit à l’impossibilité de les retourner aux tombeaux qui les contenaient.

Le deuxième thème évoqué mine de rien, mais qui a une importance majeure dans ce récit, c’est la suprématie anglaise en Egypte, à l’époque de l’histoire. Les héros sont des colonialistes, dans tous les sens du terme. La condescendance de certains personnages vis-à-vis des Egyptiens qu’ils côtoient est caricaturale, pour le plus grand plaisir du lecteur. Mais même chez les héros les plus ouverts, elle n’a pas manqué de me frapper. Elizabeth Peters a su placer ses personnages très justement dans leur époque, sans exagération, avec tout le tact qu’il faut pour qu’un lecteur du XXI° siècle puisse apprécier et l’intrigue et son contexte historique.

Voilà donc un roman digne des grands romans légers, qui font du bien à l’âme. Elizabeth Peters se place avec ce roman en sympathique successeuse d’Agatha Christie, l’auteur de Rendez-vous à Bagdad et autres romans sur fond de fouilles archéologiques.

Lecture adaptée aux périodes de vacances ou de vague à l’âme. Retour du sourire assuré !

=> Quelques mots sur l’auteur Elizabeth Peters

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