Une vie entière

une vie entièreRobert Seethaler

Une vie entière

Sabine Wespieser Editeur, 2015

 

D’habitude, j’aime les romans contemplatifs. Je me laisse volontiers embarquer par l’histoire, pour peu que l’écriture, le contexte ou le portrait psychologique m’apporte quelque chose.

Dans Une vie entière, nous suivons tout le long de sa vie Andreas Egger, orphelin, bâtard, né en Autriche dans les années 1900, mort dans le même village environ soixante-quinze ans plus tard. Egger est malmené dans son enfance par le fermier qui le recueille, finit par se rebeller et quitte la ferme pour gagner son pain en se louant dans le village pour les travaux de force. Il finira par devenir bûcheron dans une grande compagnie métallurgique qui fabrique les premiers pylônes dans la montagne.

La première moitié du roman retrace l’enfance d’Egger et sa vie de jeune adulte, jusqu’au jour funeste d’un évènement fatal vers ses 35 ans. J’ai bien aimé cette première partie et la description de l’activité bûcheronne, des dangers associés au métier et la modestie des moyens de prévention qui existaient à l’époque. Il faut lire, par exemple, le déroulement de l’accident qui coûte un bras à Gustl Grollerer pour comprendre les risques immenses que couraient ces hommes dépourvus de protection sociale.

Dans la deuxième moitié d’Une vie entière, l’auteur raconte les années de guerre, le retour d’Egger au village vers 1950, sa reprise des petits travaux pour survivre. Robert Seethaler survole ces différents évènements sans s’arrêter à aucun d’entre eux. Le style est sobre, efficace, mais dénué de toute émotion. Est-ce parce qu’Egger, un taiseux par excellence, veuf, n’aime personne et n’est aimé de personne ? En tout cas, je n’ai pas compris l’intérêt de cette deuxième partie. J’ai cherché des messages et je n’en ai pas trouvé. Pour dire le vrai, j’ai même décroché de l’histoire.

Une vie entière est un roman sur la solitude et l’indifférence, le courage physique des hommes et l’ardeur au travail. Robert Seethaler ne prend pas partie. S’il décrit des faits, c’est de manière schématique, trop synthétique, ce qui m’a laissée sur ma faim. J’ai bien regretté, après une première moitié prometteuse.

=> Quelques mots sur l’auteur Robert Seethaler

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