Syngué sabour – Pierre de patience

Syngu--SabourAtiq Rahimi

Syngué sabour – Pierre de patience

P.O.L. Editeur, 2008

 

Syngué sabour est plus qu’un roman, c’est  cri de rage.

Le titre évoque la pierre de patience, celle à qui l’on peut tout raconter, au risque de la faire éclater à force de confidences. C’est le nom qu’une femme choisit de donner à son mari, réduit à un long souffle régulier sur son matelas de fortune après avoir reçu une balle dans la nuque deux semaines plus tôt, au combat. Nous sommes en Afghanistan ou ailleurs, dans la maison du djihadiste grièvement blessé.

Contrainte de le soigner à force de collyre dans les yeux, de gouttes instillées à l’aide d’un tuyau de fortune et de noms de Dieu invoqués à coup de chapelet, l’épouse est à la fois intimidée, dévouée, apeurée, enragée. Elle éloigne ses enfants, choie son mari et lui parle. Enfin.

Atiq Rahimi dévoile dans ce merveilleux huit-clos l’intimité des femmes afghanes. Derrière la domination masculine existent des moyens de résistances qu’aucun homme, ni père, ni frère, ni époux ne peut deviner. La bestialité des hommes n’y change rien. Les femmes restent maîtresses de leur vie, malgré leur innocence, malgré leur emprisonnement.

Syngué sabour, c’est un hymne à la femme, à sa capacité de rébellion et à sa détermination. C’est une caméra fixée dans un coin d’une pièce, qui filme avec la même précision les terribles confidences féminines, l’araignée en train de tisser sa toile, le voleur en flagrant délit, le chapelet qui s’égrène, l’adolescent en mal d’amour et le souffle régulier, seul lien qui retient encore l’homme à la vie.

Syngué sabour a reçu le Prix Goncourt 2008.

=> quelques mots sur l’auteur Atiq RAHIMI

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