La vérité et autres mensonges

la vérité et autres mensongesSascha ARANGO

La vérité et autres mensonges

Albin Michel, 2015

 

Dès le premier chapitre, le ton est donné. Un couple attend un enfant mais aucun des deux n’en veut. Il est marié, elle est sa maîtresse de longue date, son éditrice par dessus le marché. Il est écrivain de best-sellers mais n’a pas écrit une seule ligne de ses romans, ce que son éditrice ne sait pas. L’arrivée prochaine de l’enfant, comme dans de nombreuses histoires, chamboule l’ordre établi. Il décide de tout raconter à sa femme, d’en finir une fois pour toutes avec les mensonges et de dire la vérité. Un mensonge de plus ?

Dans ce roman empli d’humour, le meurtrier est connu dès les premières lignes. Sascha Arango n’a pas écrit un polar classique. Grâce à son regard omniscient, le lecteur est tour à tour dans la tête de chacun des personnages. L’empathie est de mise. On aime l’imposteur et presque l’imposture. La question que se pose le lecteur au fur et à mesure que se déroule l’histoire et que se dressent les obstacles devant le héros, c’est de savoir s’il arrivera à commettre le crime parfait. « Un meurtrier doit savoir rester vigilant. Son ennemi, c’est le détail. Le mot inconsidéré, la bricole oubliée, l’erreur insignifiante qui fiche tout par terre. Il doit entretenir le souvenir de son geste, le renouveler en lui chaque jour et en même temps le taire. » Sascha Arango dévoile le mode d’emploi. On a envie de savoir si Henry Hayden saura en profiter. N’est-ce pas un comble ?

La vérité et autres mensonges se lit facilement et avec jouissance. Le cynisme de Sascha Arango, l’humour avec lequel il dresse le portrait de chaque personnage (et quels personnages ! S’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer !), les rebondissements permanents, donnent au ton une véritable fraîcheur. Un premier roman couronné du Prix du polar européen 2015.

Pourtant, en temps qu’amatrice de romans plus profonds, je suis restée sur ma faim. J’ai regretté quelques invraisemblances dans l’intrigue. Par exemple, Gisbert Fasch, l’ancien camarade de chambrée d’Henry, décrit un adolescent violent, dénué d’amour et de scrupules que j’ai eu du mal à retrouver dans Henry adulte. Quelques mises en scènes semblent saugrenues, certaines chutes heureuses viennent à point nommé. Mais malgré cela, la lecture de ce polar a été un grand moment de plaisir.

=> Quelques mots sur l’auteur Sascha ARANGO

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