Nadiouchka, 13 décembre 2019

Voici un livre que j’ai depuis sa parution et pour lequel j’avais toujours de l’appréhension pour le lire, tout bêtement à cause de la couverture : un petit garçon, assis sur des marches d’escalier et qui semble pleurer en se cachant dans ses bras….

J’ai été bien sotte car j’avais déjà lu « Quatorze appartements », un récit vraiment apprécié. Cette fois, je me suis dit qu’il était grand temps de m’y mettre, surtout que ce livre attendait bien sagement.

J’aimerais, d’abord écrire quelques mots sur Agnès Karinthi, qui est d’origine hongroise et qui compte, dans sa famille, deux écrivains célèbres. En outre, son père et sa mère sont des traducteurs connus. On voit donc qu’il n’est pas étonnant qu’Agnès, ayant baigné dans le domaine littéraire, ait pris, elle aussi sa plume. Cela malgré une carrière professionnelle d’un tout autre genre : le milieu scientifique, celui de la chimie et le milieu industriel.

Elle s’était donné pour consigne de na pas suivre la trace des ses aïeux – elle a essayé en s’embarquant dans ce milieu scientifique mais en ayant toujours un livre à portée de main, puis un stylo et le résultat ? Eh bien, depuis plus de dix ans elle écrit. Elle a ainsi attrapé le virus familial…

Avec son premier roman, qui a obtenu du succès bien mérité, je me doutais bien que l’auteure ne s’arrêterait pas en si bon chemin, pour notre plus grand bonheur. 📚

Je vous livre, à présent, mon ressenti pour « L’âme soeur » :
L’histoire se passe à Combriseau, elle débute le 4 janvier 2015, et nous lisons : « Il ne faut pas longtemps à Philippe pour repérer le nom sur l’interphone, à droite de l’entrée. le portail à deux battants est entrouvert ; il pousse le vantail. (…) Une fois devant l’appartement, il s’arrête. Sur la plaquette dorée collée au bois de la porte, le nom d’Anne Rambaud est gravé en noir. Cette fois, ce n’est plus un rêve. Il l’a retrouvée. »

Mais la femme qui lui ouvre la porte ne le reconnaît pas du tout. Étonnement de Philippe : il faut dire que du temps a passé (une vingtaine d’années). Il va alors tenter de s’y prendre doucement et se rappeler à son souvenir.
A partir de là, on va lire des chapitres qui alternent entre le présent et le passé – et quel passé !

Anne est devenue amnésique à la suite d’un coma prolongé après un accident dans sa jeunesse ; un accident où sa soeur jumelle, Claire, et son père ont perdu la vie. Quant à Philippe, c’est Philippe Bérichon, un ami d’enfance mais qu’elle a oublié, comme le reste : « Ma vie a commencé quand j’avais neuf ans, au milieu des blouses blanches de l’hôpital. Avant, c’était le trou noir. J’ai perdu ma soeur. Nous devions être très proches, mais je ne le sais pas. » (p.32)

On découvre leurs deux vies. Philippe essaie de raconter, petit à petit, pour tenter de reconstruite le passé d’Anne – il avait été amoureux d’elle (tout enfant) et il continue de l’être – il va prendre une place de plus en plus importante dans la vie de la jeune femme (je dirais qu’il s’incruste) . Anne commence par être d’accord, puis, en réfléchissant …. Un beau jour elle le fiche à la porte car elle en a ras-le-bol de le voir tout diriger et décider à sa place. Trop c’est trop : « J’ai besoin de temps.  J’ai besoin de m’acclimater à toi, de prendre conscience des sentiments que je crois avoir pour toi.  On dit que l’amour engendre la souffrance.  Je veux vivre le manque suscité par l’absence, le creux au fond de l’estomac à la pensée de l’être aimé.  Je me dois de connaître tout ça.  Comment pourrais-je vivre cette expérience si tu es tout le temps à mes côtés, dans mon appartement ? »

C’est assez rapidement (comme je suis amatrice de romans policiers et que recherche toujours la solution des énigmes : déformation littéraire chez moi…), que je me suis dit que ce ne serait certes pas un simple roman d’amour 💕 (merci Agnès !). J’ai donc bien observé et pensé que le problème était certainement important. J’ai supputé – imaginé certaines solutions – puis d’autres …
Je voyais la situation se dégrader lentement mais sûrement – j’avais pitié d’Anne mais pas de Philippe (bizarre, bizarre. Est-ce que j’étais sur la bonne voie ?). C’est qu’il me tapait vraiment sur les nerfs.

J’ai tourné les pages de ce livre qui se lit très vite. Des lourds secrets de famille remontent à la surface, ainsi que des souvenirs douloureux. Les dialogues ne sont pas lassants, au contraire (là aussi merci Agnès, c’est bigrement bien tourné). On peut dire que « L’âme soeur » est un vrai page turner (pour parler bon français).

Bref, comme je ne vais pas raconter toute l’histoire, je préfère vous certifier que Agnès Karinthi a écrit, ici, un sacré bon bouquin car elle mène le lecteur par le bout du nez, au fil des pages, en le laissant intrigué de pouvoir, enfin, connaître le mot de la fin.
Eh bien la fin, mes amis, elle est à LA TOUTE FIN et mieux vaut être assis, car sinon on tomberait de haut (tiens, comme quelqu’un…).

Je voudrais dire à Agnès Karinthi : quel talent ! Quel art pour mener un tel suspense ! Moi j’en suis encore « baba » car je ne m’attendais pas du tout à lire ce qui s’est passé. C’est un vrai « roman psychologique » où règnent aussi bien le passé, le destin et l’avenir dans un univers qui finit par devenir glauque et on cherche le bonheur car ce ne sont pas les quelques moments de tendresse qui parviennent à cacher les secrets enfouis depuis longtemps. 😉

Au final, bravo #AgnèsKarinthi pour ce magnifique livre «#L’âmeSoeur. 👍

Pour ma note, c’est ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ et plus si on peut.

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